184 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE

d'accompagnement-à des rinceaux et à des arabesques d'un caprice charmant et d'une.fantaisie inépuisable, peuvent être revendiqués hautement par les maitres italiens, par ces habiles décorateurs de la suite de Raphaël qui ont couvert les. murs des loges du Vatican de leurs exquises inventions, les Mois dits de Lucas et Ies Chasses de Maximilien conservent intacts, en pleine invasion italienne, les souvenirs de la tradition nationale.

Exécutés pour un fervent connaisseur, l'infant Ferdinand de Portugal, les Mois de Lucas empruntent aux occupations ou aux plaisirs des diverses saisons les sujets de leurs douze pièces. L'attribution des modèles à Lucas de Leyde est depuis longtemps abandonnée, bien que la tenture ait gardé le nom de son auteur prétendu.

Marque de la tenture

des Belles Chasses de Maximilien,

au Louvre.

Assurément il serait difficile d'approuver le dessin étrange de ces chasseurs au costume allemand qui animent les Chasses de Maximilien. Mais, si l'on passe condamnation sur ces défauts imputables au peintre plus qu'au tapissier, on ne saurait imaginer de décoration plus gaie et plus riche que ces scènes vivantes pour les galeries ou Ies vastes salles d'un chàteau princier. Le tapissier bruxellois, François Geubels, qui a mis sa marque sur les Triomphes des dieux, inspirés par les cartons de Mantegna, et conservés au mobilier national à Paris, a prouvé qu'il était bien plus à l'aise quand il s'agissait d'interpréter les sujets pittoresques et les vives colorations des Chasses, que lorsqu'il devait copier le dessin sévère des grands Italiens.

Les Chasses de Maximilien, connues aussi sous le nom d e.Belles Chasses de Guise, probablement parce que les chefs de cette illustré maison en ont possédé une suite, excitèrent pendant deux siècles une vive admiration. Leur succès durait encore cent cinquante ans après leur apparition. En effet, les habiles tapissiers des Gobelins furent appelés à les reproduire en haute et en basse lice. 11s s'ac-



	184 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE d'accompagnement-à des rinceaux et à des arabesques d'un caprice charmant et d'une.fantaisie inépuisable, peuvent être revendiqués hautement par les maitres italiens, par ces habiles décorateurs de la suite de Raphaël qui ont couvert les. murs des loges du Vatican de leurs exquises inventions, les Mois dits de Lucas et Ies Chasses de Maximilien conservent intacts, en pleine invasion italienne, les souvenirs de la tradition nationale. Exécutés pour un fervent connaisseur, l'infant Ferdinand de Portugal, les Mois de Lucas empruntent aux occupations ou aux plaisirs des diverses saisons les sujets de leurs douze pièces. L'attribution des modèles à Lucas de Leyde est depuis longtemps abandonnée, bien que la tenture ait gardé le nom de son auteur prétendu.



	Marque de la tenture des Belles Chasses de Maximilien, au Louvre.

	Assurément il serait difficile d'approuver le dessin étrange de ces chasseurs au costume allemand qui animent les Chasses de Maximilien. Mais, si l'on passe condamnation sur ces défauts imputables au peintre plus qu'au tapissier, on ne saurait imaginer de décoration plus gaie et plus riche que ces scènes vivantes pour les galeries ou Ies vastes salles d'un chàteau princier. Le tapissier bruxellois, François Geubels, qui a mis sa marque sur les Triomphes des dieux, inspirés par les cartons de Mantegna, et conservés au mobilier national à Paris, a prouvé qu'il était bien plus à l'aise quand il s'agissait d'interpréter les sujets pittoresques et les vives colorations des Chasses, que lorsqu'il devait copier le dessin sévère des grands Italiens. Les Chasses de Maximilien, connues aussi sous le nom d e.Belles Chasses de Guise, probablement parce que les chefs de cette illustré maison en ont possédé une suite, excitèrent pendant deux siècles une vive admiration. Leur succès durait encore cent cinquante ans après leur apparition. En effet, les habiles tapissiers des Gobelins furent appelés à les reproduire en haute et en basse lice. 11s s'ac-